Lifestyle Reconversion Professionnelle

Et si on n’avait pas raté sa vie (juste changé d’avis) ?

Il y a cette petite phrase qu’on entend encore trop souvent : « À ton âge, pourquoi changer ? ». Comme si, à presque 40 ans, notre parcours professionnel devait ressembler à une autoroute bien tracée, sans sortie possible, jusqu’à la retraite. Pourtant, pour beaucoup d’entre nous, ce n’est pas l’envie de fuir qui motive le changement, mais celle d’oser aller vers autre chose. Aujourd’hui on parle de réflexion sur le droit de se reconvertir après 35 ans.

J’ai longtemps pensé que je continuerais dans le commerce, un secteur dans lequel j’ai eu de belles expériences, de visuel merchandiser au management. Mais un jour, j’ai compris que je n’avais plus envie d’avancer sur cette route. Pas par lassitude immédiate, mais parce que je voyais venir le moment où je ne pourrais plus évoluer ni m’épanouir. Plutôt que d’attendre que l’usure fasse son travail, j’ai choisi d’agir.

Se reconvertir, c’est aussi prendre ses responsabilités

On présente souvent la reconversion comme une fuite ou un coup de tête. Mais pour moi, c’est tout l’inverse : c’est une décision lucide. Il faut un certain recul pour se dire « je ne peux pas aller plus loin dans ma carrière » et accepter de repartir sur autre chose. C’est un pari, oui, mais un pari réfléchi.

Je sais que cette idée n’est pas toujours bien perçue. Peut-être que c’est une question de génération : certains estiment qu’on doit « tenir bon » dans un métier, même si la passion n’est plus là. Pour moi, c’est plutôt du courage d’accepter de se réinventer. Car il est plus facile de rester dans un confort connu que de tout remettre en jeu.

Le facteur qu’on oublie : l’argent

On parle souvent de reconversion comme d’un rêve qu’il suffit de suivre. La vérité, c’est qu’il y a aussi une grosse ligne financière derrière. Se lancer dans de nouvelles études ou un nouveau métier, ça demande de pouvoir tenir pendant la transition. Dans mon cas, j’ai eu l’opportunité d’une rupture conventionnelle, ce qui m’a donné accès à l’indemnisation chômage. Je ne cache pas que j’ai ressenti une petite culpabilité au début, mais avoir un but clair rend cette période beaucoup plus saine.

Bien sûr, il existe d’autres solutions : CPF, congé de formation, reconversion interne… Mais, quelle que soit l’option choisie, je conseille de préparer au moins 80 % du projet avant de sauter le pas. Faire ses recherches, vérifier que le marché est porteur, tester le métier, calculer son budget. L’enthousiasme seul ne suffit pas.

Un chemin semé d’étapes… et de doutes

Quand j’ai décidé de me reconvertir dans les ressources humaines, ce n’était pas un saut dans le vide, mais un projet construit. J’ai fait deux immersions professionnelles pour tester le terrain, j’ai cherché une école qui me permette de travailler 100 % à distance.

Ce n’était pas simple tous les jours : il faut une vraie discipline, de l’organisation, et surtout, la conviction que l’effort en vaut la peine. Mais j’ai tenu bon, et j’ai obtenu mon diplôme. Ce que je n’avais pas anticipé, c’est que cette formation allait me mener encore plus loin : vers un domaine qui me passionne encore plus, la formation professionnelle. 

Changer, ce n’est pas renoncer

On confond souvent bifurcation et échec. Mais changer de voie ne signifie pas que tout ce qu’on a fait avant n’a servi à rien. Mon expérience dans le commerce m’a donné des compétences en organisation, en gestion d’équipe et en communication, qui me servent chaque jour dans mon nouveau métier.

Finalement, reprendre ses études, se reconvertir et se lancer dans une nouvelle carrière après 39 ou plus, c’est accepter que la vie ne soit pas un tracé unique. C’est admettre que nos envies, nos valeurs et nos ambitions évoluent. Et que ce n’est pas « rater sa vie », mais simplement changer d’avis.

A très vite.

Armelle 😉 

(images libre de droit)

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