À 39 ans, j’ai pris une décision que beaucoup jugeraient audacieuse : reprendre mes études. Ce choix n’a pas été une impulsion de dernière minute. Il a mûri doucement, nourri par des années d’expériences professionnelles, de réflexions et, surtout, par une petite voix persistante dans ma tête.
Depuis 19 ans, je travaillais dans le commerce. Les dernières années m’avaient permis d’atteindre un poste à responsabilités, un objectif que je m’étais fixé depuis longtemps. J’aimais mon métier, mais je portais avec moi le souvenir d’une phrase prononcée par ma toute première directrice, lors de mon premier CDI :
« Dans ce métier, vieillir c’est difficile physiquement et psychologiquement. Soit tu as un poste à responsabilité et on voudra bien de toi jusqu’à 45 ou 50 ans, soit il faut faire autre chose. Sinon tu finiras vendeuse chez Damart. »
Violent, oui, mais pas complètement faux. À l’époque, ces mots glissaient sur moi. Pourtant, je ne les ai jamais oubliés. Et puis un jour, j’ai eu 35 ans, puis 36, et j’ai compris que le temps passait plus vite qu’on ne veut bien l’admettre.
Mon parcours a été riche : des réussites, des déconvenues, des collègues toxiques, d’autres formidables, des directeurs et directrices que j’ai admirés, et d’autres que je préfère oublier. J’ai toujours eu besoin d’admirer mes supérieurs pour les respecter. Dans l’entreprise où j’étais, la période post-Covid avait freiné l’expansion. Pas de nouvelles boutiques, pas d’évolution de poste. Rien ne laissait présager un changement positif. Je n’étais pas poussée vers la sortie, mais j’étais arrivée à un point mort.
C’est là que j’ai commencé à chercher un autre poste dans le commerce, sans envie réelle. Pendant les entretiens, je me sentais désengagée, peu convaincante. L’idée de reprendre mes études a commencé à germer, mais elle avait une racine bien plus ancienne.
À 18 ans, fraîchement diplômée d’un bac pro vente, je voulais poursuivre en BTS management en alternance. J’avais réussi à intégrer une bonne école malgré le fait qu’elle ne prenne pas, en principe, d’élèves issus de bac pro. Mais à Poitiers, impossible de trouver une alternance : trop peu d’entreprises et trop de candidats. Mon projet est tombé à l’eau, et j’ai enchaîné les petits boulots avant d’obtenir mon premier CDI. Mon entourage n’a pas cherché à me convaincre de continuer mes études. À l’époque, travailler passait avant tout. Les études, disait-on, ce n’était pas pour moi. Ce choix imposé a laissé en moi un goût amer, celui d’une tâche inachevée.
Pendant ma carrière, j’ai croisé des personnes qui avaient repris leurs études. Je les admirais et, je l’avoue, je les enviais un peu. Mais une reprise impliquait de quitter mon emploi et de passer une année entière sans revenus, ce que je ne pouvais pas me permettre.
Lorsque la situation dans mon entreprise est devenue incertaine, j’en ai parlé avec mon mari. Ensemble, nous avons fait des calculs, pesé le pour et le contre. Il m’a encouragée à franchir le pas. Sans son soutien, je n’aurais probablement rien tenté.
Mon choix s’est porté sur les ressources humaines. Un secteur qui recrute, polyvalent, et qui, à mes yeux, ne se résume pas aux clichés de la RH qui licencie froidement. Je voulais contribuer au développement d’une entreprise à travers l’humain. France Travail n’a pas été d’un grand soutien, mais m’a orientée vers un outil précieux : les immersions professionnelles. J’en ai fait deux, l’une dans une mairie, l’autre dans une grande entreprise nationale au sein du pôle RH. Ces expériences m’ont confortée dans mon choix et m’ont permis de rencontrer des personnes passionnées et bienveillantes.
Restait à trouver une école. Ce fut une véritable épreuve, avec peu d’accompagnement. Ma seule certitude était que je voulais une formation 100 % à distance. Je savais que j’avais la discipline et l’organisation nécessaires pour réussir en autonomie. J’ai finalement intégré Studi, pour préparer un bac +2 en RH. Ce fut parfois difficile, mais j’ai tenu bon et j’ai obtenu mon diplôme.
Au passage, j’ai découvert un domaine qui me passionne encore plus : la formation professionnelle. Une nouvelle porte s’est ouverte, et elle me donne envie d’aller encore plus loin.
Après l’obtention de mon diplôme, les choses se sont enchaînées plus vite que je ne l’avais imaginé. J’ai eu la chance de décrocher un poste dans le domaine de la formation professionnelle, celui-là même qui m’avait tant séduite pendant mon stage. C’est un environnement dans lequel je me sens à ma place : stimulant, humain, et qui me donne chaque jour la sensation de contribuer à quelque chose d’utile.
Je reviendrai d’ailleurs plus en détail dans de prochains articles sur mes immersions professionnelles, sur les coulisses de ma recherche d’école et sur mon organisation quotidienne pour suivre mes cours à distance, sans oublier mon retour d’expérience complet sur Studi.
Aujourd’hui, je peux dire que reprendre mes études à 39 ans a été l’une des meilleures décisions de ma vie. Ce n’est jamais trop tard pour se réinventer. Parfois, il suffit de s’écouter, de croire en ses capacités et d’oser franchir la ligne.
A très vite !
Armelle 😉
(images libre de droit)